Lors du comité d’entreprise extraordinaire du jeudi 13 novembre dernier, la direction du Groupe Milan, qui appartient au Groupe Bayard depuis 2004, a présenté aux représentants du personnel un plan de sauvegarde de l’emploi, qui prévoit la suppression de 45 postes « équivalent temps plein » sur un effectif total de 427 salariés (369 pour Milan Presse et 58 pour Editions Milan). 20 journalistes environ sont concernés, les autres postes se situant dans les services administratifs et commerciaux.
Annonçant ses résultats prévisionnels pour 2008, le Groupe Milan prévoit une perte de 2,5 millions d’euros pour Milan Presse, et un bénéfice de 1 million d’euros pour les Editions Milan. 1,3 million d’euros seront provisionnés pour la restructuration et des amortissements accélérés. Selon la direction, Milan « subit les mêmes difficultés que l’ensemble de la presse : érosion des ventes, augmentation des coûts de production et des coûts postaux ».
Des coupes sombres sont annoncées dans les titres : « Les Clés de l’Actualité » et « Les Clés de l’actualité » junior seraient supprimées ; « Moi je lis » et « Zaza Mimosa » fusionneraient ; « Manon » deviendrait bimestriel ; 33 hors-série disparaîtraient.
Les salariés, très mobilisés « pour rester fidèles à nos valeurs et à nos lecteurs », ont observé immédiatement un arrêt de travail sur le site de Milan. Pour eux, « le plan social, qui prévoit de très nombreuses suppressions de postes, n’est ni une fatalité ni une bonne solution pour l’avenir de l’entreprise. Nous pensons que l’entreprise peut s’en sortir avec des projets novateurs, des équipes créatives et le soutien de son actionnaire. ». Ils relèvent « de graves erreurs de management », et mettent en cause la volonté du groupe Bayard, ancien concurrent dans le secteur presse jeunesse, de soutenir sa filiale Milan.
Mardi 18 novembre, un nouveau comité d’entreprise s’est tenu, et il devait se poursuivre le mercredi. Les salariés se sont à nouveau réunis en assemblée générale à 12h30.
Mais les sévères mesures de restructuration annoncées par la direction rencontrent un écho ailleurs qu’à Toulouse. En effet, le comité d’entreprise et l’intersyndicale du Groupe Bayard à Paris ont exprimé leur soutien aux salariés de Milan, et ont demandé l’ouverture préalable de négociations concernant « la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GEPC) » […] « susceptibles de prévenir encore le déclenchement de plans sociaux catastrophiques, à Milan en premier lieu, mais aussi à Bayard Presse »
Sylviane Baudois
Association des Journalistes de Toulouse et Midi-Pyrénées
La pétition des salariés du groupe Milan
« Nous éditons des magazines, des livres et des CD ROM pour vous et vos enfants. Le 13 novembre 2008, la direction a présenté aux élus du comité d’entreprise un plan social d’envergure. Celui ci prévoit l’arrêt de plusieurs titres et le licenciement de nombreux salariés. Nous, salariés, avons constitué des groupes de réflexion afin de présenter un livre blanc rassemblant des propositions concrètes pour relancer notre entreprise. Le plan social n’est pas une fatalité, ce n’est pas forcément la seule solution, ni la bonne solution pour l’avenir de l’entreprise. Nous sommes inquiets et c’est pourquoi nous vous demandons de vous mobiliser à nos côtés afin que vous et vos enfants puissiez continuer à lire des livres, des magazines, et des CD ROM de qualité. Les titres édités par Milan Presse : Picoti, Toupie, Toboggan, Petites mains, Champions du CP, Champions du CE1, Toboclic, Wakou, Histoires pour les petits, J’apprends à lire, Manon, Moi je lis, Julie, Zaza Mimosa, Les Clés de l’actualité junior, Mobiclic, Wapiti, Lolie tests, Les Clés de l’actualité, Géo ado, Alpes magazine, Pyrénées magazine, Pays Basque magazine, Bretagne magazine, Méditerranée magazine, Terre sauvage. »
La pétition de soutien est mise en ligne sur : http://jesigne.fr/soutienmilanpresse
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