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La fin de la presse papier ?

publié le samedi 16 mai 2009

A cette question, on serait tenté de répondre par la positive après la lecture du dernier livre du rédacteur en chef de « L’Expansion », Bernard Poulet. En tout cas, en ce qui concerne la presse quotidienne papier. Plusieurs facteurs convergent pour prendre au sérieux cette prophétie catastrophiste : un lectorat vieillissant, car en France, « 43% des lecteurs de la presse quotidienne nationale ont plus de 50 ans » ; l’avènement d’Internet avec son idéologie du gratuit participatif, et la fuite de la publicité vers le numérique, affaiblissant encore plus le modèle économique du papier.

Dans son analyse, l’auteur prend l’exemple des Etats-Unis où l’on parle Global Media. Le journaliste doit savoir manier le stylo, la caméra et le micro pour fournir toujours plus de contenus à toujours plus de médias. Un flux continu qui fait de l’information un produit d’appel pour de grands monopoles économiques qui en profitent pour vendre d’autres services interactifs lucratifs. Certes, la façon de faire du journalisme évolue, mais des patrons de presse outre-Atlantique ont déjà pointé du doigt l’immobilisme d’une profession qui serait arc-boutée sur de vieux principes passéistes visant seulement à conserver ses privilèges.

Un argument vite démonté quand Bernard Poulet rappelle que « le coût amer du gratuit » qui ne s’est pas « uniquement développé grâce au numérique et à Internet ». Il pointe là, la contribution des « low salaries des employés sous-payés chez tous les hard-discounters ». Alors, dans cette révolution du monde des médias, comment peut réagir et s’adapter le (la) journaliste du troisième millénaire ? Peut-être en restant fidèl(e) à des principes énoncés par Pierre Rosanvallon que cite Bernard Poulet : « Le journalisme doit remplir deux fonctions : organiser l’espace public mais aussi produire des révélations. Révéler d’abord au sens de tendre un miroir à la société, pour qu’elle prenne conscience de ce qu’elle est véritablement. C’était très net au moment de la Révolution française, parce que les citoyens avaient le sentiment d’entrer dans une société nouvelle. Le journaliste était alors un explorateur direct sur le terrain de cette société en train de se faire. » L’historien poursuit : « Dans les années 1970, beaucoup de journalistes que j’ai connu vivaient leur pratique comme un engagement citoyen. Aujourd’hui, beaucoup sont journalistes comme ils exerceraient n’importe quel métier. ». Finalement, l’avenir de l’information ne passerait-elle pas par un retour aux sources ?

Nicolas Séné

« La fin des journaux et l’avenir de l’information » par Bernard Poulet, éditions Gallimard, 15,90 €.

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