Le 12 mai, Isabelle Cottenceau, journaliste à M6, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Toulouse. Elle avait comparu devant lui le 24 mars et six mois de prison avec sursis étaient requis contre elle pour « complicité de violences en réunion avec arme ». Cette procédure judiciaire faisait suite à un reportage pour le magazine « Zone interdite », réalisé en août 2006 à Toulouse sur les conduites à risques des adolescents. La journaliste avait filmé une scène sur des pratiques masochistes, durant laquelle un garçon de 17 ans se faisait suspendre par des crochets plantés dans la peau. Les images les plus violentes n’avaient pas été conservées dans le reportage, diffusé le 8 octobre 2006.
La relaxe de notre consoeur va au-delà de son cas personnel. La condamnation d’Isabelle Cottenceau aurait constitué sans aucun doute une limitation au droit d’informer et une atteinte au secret des sources. Un journaliste enquêtant sur un réseau de pédophiles, de trafiquants de drogue ou sur des sans-papiers pourrait être accusé de complicité de tel ou tel délit si la justice avait poursuivi dans cette voie, dépassant le cadre de la loi de 1881 sur la liberté de la presse qui prévoit les cas où la responsabilité pénale d’un journaliste est engagée.
Sy. B.
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