Anne Nivat, une femme qui bulle

« Correspondante de guerre » est né de la rencontre entre Daphné Collignon, auteure de BD, et Anne Nivat, qui ne se dit ni journaliste ni écrivain. Grand reporter ? « Oui, c’est ce qui se rapproche le plus de ce que je suis », explique-t-elle, « parce que ça correspond au fait de partir sur le terrain, et de raconter ce que j’ai vécu… » Ce qu’elle a vécu, elle a donc choisi, aujourd’hui, de le raconter en dessins parce que « je me suis rendu compte que le livre était un très bon support pour raconter les choses, puisqu’il n’y avait pas d’espace dans les journaux » Pourtant, elle en a des choses à dire aux journaux : la Tchétchénie, l’Irak, tous ces endroits qu’elle se refuse à laisser tomber dans l’oubli. Daphné Collignon les dépeint avec la fierté au bout du crayon de pouvoir comprendre comment travaille cette grand reporter atypique : se fondre dans la population pour extraire des témoignages rares de scènes de vie pourtant quotidiennes. On aimerait tant en voir dans les journaux pour nous « raconter les choses », des femmes qui, comme Anne Nivat, préfèrent buller.

Correspondante de guerre – Anne Nivat et Daphné Collignon – Editions Soleil - 14,90€

N. S.