La défiance des syndicats de journalistes au projet de réduction d’un certain nombre d’acquis sociaux par la direction de La Dépêche du Midi pourrait se transformer en un conflit social dur. Alors que Jean-Michel Baylet s’enorgueillissait d’être parvenu, le 22 octobre dernier (*), à la signature de son « Grenelle Dépêche du Midi » par la majorité des syndicats de salariés, ce ne fut pas le cas des journalistes récalcitrants du SNJ/SNT-CGT. Ceux-ci ont d’ailleurs subordonné leur accord à la non-mise en application d’une disposition amenant au retrait, notamment, de 5 jours de RTT à tous les journalistes. Les semaines passant, ne trouvant pas de sortie possible, la direction a annoncé qu’elle remplacera cette option à partir du 31 mars, par la suppression pure et simple de 6 jours fériés. De surcoît, c’est maintenant l’ensemble des accords sociaux qu’elle veut remettre en cause !
Les syndicats SNJ/SNJ-CGT, qui dénoncent formellement cette possibilité en l’estimant illégale, se montrent particulièrement inquiets : « Par la seule volonté de la direction, tous nos accords d’entreprise auront volé en éclat, et plus rien ne pourra arrêter les hiérarques de La Dépêche dans leur politique suicidaire de réduction des effectifs de la rédaction et de nivellement par le bas de l’information. Plus de RTT, plus de 39 heures, fin des points DDM, récupération des jours fériés a minima, plus de statut des SR, plus de grille de progression automatique, remise en cause de la récupération des heures supplémentaires,… Bref, la direction a décidé de punir les journalistes en leur imposant le degré zéro des conditions de travail. Jamais en 140 ans d’histoire de La Dépêche, la profession incontournable du journal n’a subi un tel acharnement. Alors que chacun sait que sans les journalistes pas de pub, sans les journalistes pas d’impression, sans les journalistes plus besoin de diffusion, sans les journalistes plus de journal ! », expliquent, dans un tract du 2 mars, les délégués syndicaux, qui poursuivent : « Au temps du mépris a succédé celui de la haine d’une profession. Cela a assez duré. Ne laissons pas la direction nous donner le coup de grâce pour nous employer ensuite au rabais, nous muter comme des pions, et nous remplacer par des précaires dociles et pas chers comme elle le fait déjà dans chacune de nos rédactions. »
Le SNJ et le SNJ-CGT battent le rappel et lancent une assemblée générale pour organiser la résistance. Elle se déroulera samedi 6 mars à 10 heures devant la Bourse du travail, place Saint Sernin.
F. D., AJT-MP
(*) Voir nos précédents articles :
Une majorité syndicale signe le « Grenelle » de la « Dépêche du Midi »
« La Dépêche » veut rogner sur les acquis sociaux de ses salariés
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