Le procès de trois complices présumés de l’assassinat de la journaliste russe Anna Politkovskaïa s’est conclu à Moscou le 19 février par un acquittement. Ce n’étaient d’ailleurs que des « lampistes », le commanditaire et le tueur, identifiés et en fuite n’ont jamais été sérieusement recherchés. Le parquet a décidé de faire appel, mais l’enquête puis les débats du procès s’étant déroulés sous la pression du pouvoir politique, il y a peu à attendre d’une nouvelle procédure.
Le 7 octobre 2006, Anna Politkovskaïa était assassinée par balles dans le hall de son immeuble à Moscou. Elle n’avait cessé de dénoncer dans son journal, « Novaïa Gazeta », les atteintes aux droits de l’homme et aux libertés publiques, ainsi que la « sale guerre » menée en Tchétchénie par l’armée russe. Menacée à de multiples reprises, elle avait été victime d’une tentative d’empoisonnement dans l’avion qu’elle avait pris pour se rendre sur les lieux de la prise d’otages de l’école de Beslan en 2004, qui s’était soldée par un massacre.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, 18 journalistes ont été assassinés, ainsi que des avocats, opposants politiques ou défenseurs des droits de l’homme. Menaces, violences physiques, interdiction de manifester, arrestations, condamnations, visent ceux qui osent critiquer ou s’opposer au régime en place.
L’AJT-MP
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