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Mobilisons-nous pour nos confrères de France 3

Otages en Afghanistan depuis deux mois, Hervé et Stéphane ont besoin de notre solidarité.

publié le mercredi 3 mars 2010

Le moins que l’on puisse dire, c’est que nos confrères, Hervé et Stéphane, enlevés en Afghanistan le 30 décembre dernier - probablement par des talibans - n’ont guère été soutenus par les instances officielles. Les deux journalistes travaillant pour le magazine « Pièces à conviction » de France 3 étaient partis de Kaboul vers Tagab, accompagnés de trois afghans, dont leur traducteur. Auparavant, ils avaient passé plusieurs semaines avec les troupes françaises.

Interrogé le 17 janvier, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, rapportait les propos de Nicolas Sarkozy qui dénonçait une « imprudence vraiment coupable ». Pour faire bonne mesure, M. Guéant ajoutait : « Ils font courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées, qui du reste sont détournées de leurs missions principales. Je crois que, quand même, le scoop ne doit pas être recherché à tout prix », avait-il ajouté, soulignant le « coût tout à fait considérable » de cet enlèvement. Le lendemain, Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, se montrait tout aussi critique.

De telles déclarations suscitaient évidemment de multiples protestations et mises au point de la part de la profession.

Une vidéo confirmait heureusement par la suite que nos confrères étaient vivants.

La polémique étant un peu retombée, le général Georgelin, alors chef d’état major des armées, revenait à la charge le 20 février en estimant le coût des opérations menées jusqu’à présent à plus de 10 millions d’euros, entraînant de nouvelles réactions.

France Télévisions s’interroge « sur l’opportunité d’une telle déclaration ». « Il n’était pas, jusque-là, dans les habitudes de la France d’évaluer le coût du rapatriement de citoyens français retenus contre leur gré à l’étranger », souligne-t-elle dans un communiqué.

La Société des Journalistes de France 3 met en cause « le ’sens des responsabilités’ du plus haut responsable de l’armée lorsqu’il jette en pâture des chiffres aussi peu étayés, alors que des négociations sont en cours et que ’la plus grande discrétion’ est réclamée par les autorités françaises ».

Reporters sans Frontières déclare : « Nous sommes consternés par ce genre de propos, pour le moins déplacés ». « Rappeler encore une fois que les recherches coûtent cher est irrespectueux vis-à-vis des familles et inutile », a ajouté l’association.

Sur le fond, la différence de traitement entre ces otages et les précédents est flagrante. Jusqu’à présent, les journalistes et leurs accompagnateurs enlevés bénéficiaient, à juste titre, d’un soutien total de la part des autorités. Cette remise en question de la liberté d’information dans des zones en guerre ou dangereuses signifie-t-elle que seuls les journalistes « embedded » comme en Irak sont les bons journalistes ?

En contradiction avec ces prises de position officielles, les « services » français ne se privent pas de brouiller les cartes, comme en Somalie où les deux agents de la DGSE enlevés en juillet 2009 (un s’étant évadé peu après), avaient pour couverture la profession de journaliste.

Reporters Sans Frontières, le Syndicat National des Journalistes, la Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3, en accord avec les familles et les proches, organisent un rassemblement de soutien à nos deux confrères, Hervé et Stéphane et leurs accompagnateurs, le 9 mars à 14 heures, Place du Trocadéro à Paris (16e).Un rassemblement est organisé à Toulouse le même jour à 14 h devant la préfecture, place Saint-Etienne.

L’AJT-MP s’associe à cette démarche et demande aux journalistes de la région de manifester leur soutien (un groupe comptant plus de 4200 membres à ce jour a été créé sur Facebook : « Soutien à nos confrères de France 3 retenus en Afghanistan », ainsi que le groupe « France3 - Rassemblement de soutien aux journalistes retenus en Afghanistan »).

Sy. B. - AJT-MP

Les Français enlevés à l’étranger ou nécessitant un rapatriement ont toujours été pris en charge par l’Etat, quelle que soit la situation. Mais un projet de loi, officiellement destiné à « responsabiliser les voyageurs et les agences » est en cours, ouvrant la possibilité pour l’Etat d’exiger « le remboursement de tout ou partie des frais induits par des opérations de secours au profit de ressortissants français s’engageant dans des activités professionnelles, de loisirs ou sportives dans des zones dangereuses à l’étranger. Cette demande de remboursement ne pourra jouer qu’à l’égard des personnes s’étant délibérément exposées à des risques qu’elles ne pouvaient ignorer. Elle ne s’appliquera pas dans le cas où ces personnes se seraient trouvées dans une situation dangereuse pour un motif légitime tiré notamment de leur activité professionnelle ou d’une situation d’urgence ». A priori, les journalistes, « urgentistes » ou expatriés confrontés à une situation de crise ne seraient donc pas concernés.

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