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Assemblée générale de l’AJT-MP du 15 juin : le compte-rendu

publié le mercredi 29 juin 2011

L’AJT-MP a réuni son assemblée générale annuelle le 15 juin 2011. Nous publions ci-dessous le compte-rendu du rapport moral, du rapport financier et des échanges qui ont suivi.

Rapport moral

L’association regroupe non seulement des journalistes, qui sont majoritaires, mais également des personnes s’intéressant à l’information, au journalisme et aux médias. Nous avons confirmé cette année notre orientation vers une association ouverte et non vers une association catégorielle ne s’occupant que des journalistes. Au contraire, nous souhaitons être partie prenante des débats actuels via le prisme des médias et de notre profession, car les journalistes sont des citoyens comme les autres, et non une caste à part, comme ils sont malheureusement trop souvent perçus ou présentés. L’évolution de notre profession, tout comme celle des médias s’inscrit dans les évolutions de la société. A travers les grands débats politiques, sociétaux, à travers les « affaires », à travers les faits divers même, se discernent les grandes options de notre métier et de la manière de l’exercer. Il ne s’agit pas de donner des leçons de déontologie, mais d’être lucides sur les implications par rapport à notre travail et sur les enjeux au sens large. Il ne s’agit pas non plus d’employer de grands mots ni de grandes formules, mais il se confirme tous les jours que la liberté de la presse est une condition nécessaire à la démocratie. Sans presse libre, sans journalistes libres, pas de liberté des citoyens.

Liberté de la presse

De nombreux journalistes ont encore payé cher cette année leur volonté d’informer : fermeture de journaux, arrestations, tortures, assassinats. Nouveaux moyens d’expression, à défaut d’une presse libre, Internet, les blogs, les réseaux sociaux et Twitter ont souvent été les principaux vecteurs de cette volonté d’informer, de témoigner dans le monde entier. Dans les pays aux régimes dictatoriaux ou totalitaires, ce n’est pas sans risques pour les utilisateurs. En Chine, à Cuba, en Iran, dans les pays des révolutions arabes, et dans bien d’autres pays, les bloggeurs, les guetteurs et relayeurs d’information - journalistes ou pas - sont persécutés, assassinés. En Tunisie, en Egypte, les premières actions des journalistes, qui pour certains étaient empêchés de faire leur métier depuis des années, a été de prendre possession des médias et de proclamer la liberté de la presse. Il est trop tôt pour dresser des bilans, déduire des tendances de ces évolutions, de ces révolutions. Ces nouveaux intervenants, citoyens révoltés et engagés, ne sont pas journalistes pour la plupart, et il est nécessaire, plus que jamais, d’appliquer les fondamentaux de notre métier et de vérifier autant que possible les informations ainsi fournies. Là encore, gardons l’esprit ouvert. La liste des pays où la liberté de la presse est menacée ou inexistante est trop longue pour la citer ici. Reporters sans frontières a établi un classement mondial sur la liberté d’Internet, où la France figure pour 2010 en mauvaise compagnie dans les pays sous surveillance, entre l’Erythrée et la Lybie. En cause : la loi Hadopi qui donne la possibilité de suspendre un accès à Internet. RSF pose en effet comme principe de base que l’accès à Internet constitue un droit fondamental. Une position confortée par un rapport spécial de l’ONU sur la liberté d’expression en ligne, publié le 1er juin 2011. Ce rapport confirme, s’il en était besoin, que le Web est également un espace de liberté d’expression, souligne l’obligation des Etats à promouvoir l’accès universel à Internet, et considère ce principe comme un droit fondamental. En ce qui concerne le classement général sur la liberté de la presse établi par RSF, la France figure en 44e place, derrière les pays d’Europe du Nord - toujours en tête - les Etats-Unis, ou encore la Namibie ou la Papouasie - Nouvelle-Guinée ! Sont sanctionnées ici les différents atteintes au secret des sources des journalistes (Le Monde, Mediapart, Rue 89…) enquêtant sur l’affaire Woerth-Bettencourt (écoutes téléphoniques, examen de fadettes de journalistes). La justice a depuis jugé illégales ces procédures, amorçant ainsi une première jurisprudence protectrice dans le cadre de la nouvelle loi sur le secret des sources. D’autres épisodes autour des mêmes journalistes (filatures, vrais-faux cambriolages…) - dont il est difficile de croire qu’il s’agit d’un hasard - constituent également de sérieux dérapages. La liberté de la presse et de l’édition est garantie en France par la loi de 1881, mais la vigilance demeure de mise. Bientôt un an et demi de captivité pour nos deux confrères de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, otages en Afghanistan avec leurs trois accompagnateurs, depuis fin décembre 2009. D’autres Français sont également otages dans le monde. Des manifestations, en février et en mai, ont été organisées à Toulouse, place St-Etienne, et notre association y a participé.

Débats et Lettre d’information

Les thèmes de nos débats et notre lettre d’information ont tenté de rendre compte de ces événements, de ces tendances et de leurs répercussions sur la situation des médias et des journalistes au niveau national et local. Notre Lettre d’information atteint maintenant près de 650 abonnés, dont plus de la moitié sont journalistes. Le rythme de parution est régulier, au moins mensuel et souvent davantage. Le site est mis à jour parallèlement. Un annuaire de nos adhérents journalistes a été mis en place, afin de faciliter les liens entre eux. Nous travaillons sur une amélioration technique pour rendre son accès plus aisé. Le groupe Facebook rassemble plus de 120 membres et nous permet de toucher un réseau différent. L’association a organisé cinq débats, plus cette assemblée générale. Le rythme, d’environ tous les mois et demi ou deux mois paraît satisfaisant, même si il n’est pas exclu d’en organiser un supplémentaire. Mais notre association a choisi de fonctionner par ses propres moyens, sans aide logistique ou financière extérieure, hormis des partenariats fidèles. C’est ce qui nous permet une totale indépendance, mais nous oblige à prendre en charge l’ensemble des tâches nécessaires au bon fonctionnement de nos actions.

Les cinq débats organisés se sont tenus au Novotel Centre, à l’exception de celui sur Wikileaks pour lequel le grand amphithéâtre de Sciences-Po Toulouse nous a accueillis :
-  Le 18 novembre : Le secret des sources, le droit des journalistes et de la presse, avec Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart et Stanley Claisse, avocat spécialisé dans le droit de la presse et des nouvelles technologies.
-  Le 14 décembre : Le rôle des réseaux, avec Catherine Epstein, consultante, secrétaire de l’association des Cadres d’Oc et Edouard Forzy, président de l’association professionnelle La Mêlée numérique.
-  Le 17 février : Spécial journalistes pigistes, avec Bruno Crozat, co-auteur du « Guide de la pige » et Alain Saura, de la direction régionale de Pôle emploi Midi-Pyrénées.
-  Le 23 mars : WikiLeaks, avec Yves Eudes, « Le Monde » - Dominique Gerbaud, président de Reporters Sans Frontières - Serge Regourd, enseignant spécialiste des médias à l’université Toulouse-I.
-  Le 12 mai : Les radios locales et régionales, avec Claude Paichard, Toulouse FM -Monique Blanquet et Philippe Pitet, FMR - Pierric Blum, Radio Campus - Nicolas Coulaud, Europe 1. Le nombre de participants à ces débats est en hausse par rapport à l’année précédente. Ces soirées, suivies d’un dîner, ont attiré d’une quarantaine à une soixantaine de personnes, atteignant une centaine pour Le secret des sources et plus de 150 pour Wikileaks.

Vie de l’association

La réussite de ces débats va de pair avec le renforcement de l’association, qui se confirme cette année, avec un quasi doublement de nos adhérents et nous enregistrons à ce jour 85 journalistes et 17 non-journalistes. Cette assemblée générale est également l’occasion de vous solliciter pour adhérer, renouveler votre adhésion, vous mettre à jour de cotisation. Un rappel sera fait pour les adhérents non présents par mail personnalisé. En effet, ce sont nos adhérents, c’est-à-dire vous, qui êtes les garants de notre indépendance et de notre légitimité. Nos partenaires et leur fidélité sont également les facilitateurs indispensables de nos activités. Le Novotel Centre nous accueille toujours aussi agréablement, proposant en prolongation des débats un apéritif et un dîner toujours conviviaux ; le Novotel héberge également les intervenants extérieurs. Fullsave, Dolist et Altospam nous permettent d’héberger et d’éditer notre site et notre Lettre d’information . La Mêlée numérique nous a proposé sa « Cantine » pour des réunions de bureau et nous a aidés pour l’organisation du débat Wikileaks. Réciproquement, l’association a participé à la Nuit des Réseaux organisée par la Mêlée en décembre dernier. Les échanges constructifs avec l’Ecole de journalisme de Toulouse ainsi que Sciences-Po Toulouse, qui forment de futurs journalistes, se poursuivent. Un élève en journalisme de chaque école les représente au bureau de l’association. L’EJT nous a permis il y a deux ans d’organiser un débat dans ses locaux ; cette année, Sciences-Po nous a accueillis.

Projets et création d’un « Espace Pigistes »

Concernant les perspectives de la rentrée prochaine, l’association souhaite maintenir ce rythme de débats. Concernant les thèmes proposé, il s’agit de les renouveler, mais également de maintenir les incontournables. Le point sur les médias et leurs restructurations, en local et en national revient régulièrement, car cela bouge beaucoup. Le débat annuel sur les journalistes pigistes aborde à chaque fois un aspect différent. Cette année, il était axé sur la situation des pigistes par rapport à leurs employeurs (respect de la convention collective et du droit du travail, salaires…) et les difficultés rencontrées auprès de Pôle Emploi. Le débat a fait émerger la multiplicité des situations individuelles et le grand besoin de liens et de conseils. Nous avons abordé à cette occasion la possibilité de structurer des initiatives autour des journalistes pigistes au niveau régional, sans pour autant substituer l’association aux syndicats ou autres organisations de journalistes. Aussi, nous proposons la création d’un Espace pigistes au sein de l’AJT-MP. Cet espace sera formalisé à la rentrée par une rubrique sur le site, ainsi que dans la lettre. Il s’agit de fournir aux journalistes pigistes des conseils via une sorte de base de données, avec des liens vers d’autres sites ou organisations. L’AJT-MP pourra servir d’intermédiaire avec un juriste et avec Pôle emploi. Nous travaillerons également avec des organisations et sites de journalistes pigistes, comme Profession : pigistes, qui organise à Lille lundi 4 et mardi 5 juillet « Les 48 heures de la pige ». Enfin, nous proposerons en septembre un questionnaire aux journalistes pigistes de Midi-Pyrénées afin de rassembler des données sur les conditions de travail, les salaires, la formation, Pôle emploi… Pour l’ensemble de ce programme, modeste, mais concret, nous avons besoin de vos suggestions, de vos idées, et de votre participation. Le bureau actuel va être renouvelé et tout journaliste peut-être candidat(e).

Rapport financier

Les revenus de l’association sont exclusivement constitués des adhésions. Les dépenses engagées concernent l’organisation des débats et la prise en charge des déplacements des intervenants et la souscription d’une assurance. Le solde du compte s’élève à 300 euros.

Election du bureau

Bureau actuel de l’AJT : Sylviane Baudois, présidente, Frédéric Dessort, vice-président, Joëlle Porcher, trésorière, Catherine Sanson-Stern, Nataly Breda, Létizia Capecchi, Jean-Luc Ferré, Christian de Montmagner, Marc Pouiol, Marc Teynier, ainsi que deux étudiants Justine Gay (Sc Po) et Benjamin Téoule (EJT). Bureau élu lors de l’assemblée générale : Sylviane Baudois, Joëlle Porcher, Catherine Sanson-Stern, Nataly Breda, Laetizia Capecchi, Armelle Parion, Jean-Luc Ferré, Christian de Montmagner, Marc Pouiol, Philippe Bertrand, Justine Gay et Benjamin Téoule.

Prochains débats

Des propositions ont été faites par les participants à l’assemblée générale concernant l’organisation de prochains débats à la rentrée prochaine :
-  10 ans après l’explosion d’AZF
-  Les rapports entre les entreprises et les médias
-  La production audiovisuelle

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