Friture éditions, l’association qui porte “Friture Mag” pourrait changer de cadre juridique d’ici au mois d’avril. “Nous entendons créer une SARL qui prendra la forme de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Il s’agit en premier lieu de gagner en crédibilité en tant qu’entreprise, mais aussi de mieux construire notre démarche collective. En effet, les lecteurs, les acteurs de l’économie sociale et solidaire, … pourront détenir des parts sociales dans l’entreprise. Du coup, ils pourront à la fois nous soutenir financièrement et être actifs dans le journal”, explique Philippe Gagnebet (*), responsable de la publication et actuellement seul salarié de l’association.
15 000 euros recherchés pour passer en société coopérative
Ce processus, lancé cet été, passe d’abord par la constitution d’un fonds associatif, constitué de “parts sociales” de 100 euros chacunes. “Nous avons obtenu à ce jour une cinquantaine de souscriptions, ce qui est insuffisant. Nous entendons atteindre les 150 pour pouvoir basculer en SCIC. Nous nous sommes fixés le mois d’avril comme limite”, précise Philippe Gagnebet. Important : dans le modèle de la future société coopérative, les détenteurs de parts seront tous placés à égalité : “Quelque soit le nombre de leurs parts, les sociétaires auront une voix au conseil d’administration”, souligne Philippe Gagnebet.
Il reste toutefois des points à préciser sur les objectifs et les modalités de fonctionnement de la future SCIC. Par exemple : les collectivités locales pourront-elles devenir sociétaires ? La question fait débat au sein du Conseil d’administration actuel, alors que des encarts publicitaire de collectivités tel que la Région ou Toulouse Métropole passent sur l’édition papier Friture Mag.
L’autre enjeu du passage en entreprise coopérative est économique. En premier lieu, la future société devrait réinvestir, par principe, toutes les souscriptions et donations recueillies. Une dimension participative qui permettra de soutenir le développement du média. “Si nous réunissons les fonds recherchés, nous pourrons recruter deux autres permanents et mieux rémunérer les pigistes, qui sont une vingtaine actuellement ”, ajoute Philippe Gagnebet.
Jusqu’à 1500 exemplaires vendus et 20 000 visites mensuelles sur le site
Pour mémoire, le projet éditorial actuel est la reprise de Friture, édité par 2bouts. Cette association qui s’était créée en 2006 autour de ce magazine, dont 12 numéros ont été publiés jusqu’au printemps 2010, s’est aujourd’hui recentrée sur le thème de la construction écologique. Le média a été recréé et rebaptisé Friture Mag pendant l’été 2011 par un groupe de journalistes basés dans le Sud-ouest, mené par Philippe Gagnebet.
Aujourd’hui, Friture Mag se décline en un site actualisé quotidiennement, avec 23 000 visites au mois de novembre, selon son responsable de publication. Pour faire connaître le site, une liste de diffusion compte environ 7 000 personnes, tandis que la lettre d’information réservée aux abonnés porte les nouveaux articles. “Courant 2013, le site deviendra payant et sera réservé aux abonnés”, annonce Philippe Gagnebet.
La version papier de Friture Mag, lancée en novembre 2011, est un magazine de grand format 25 * 35 cm de 70 à 80 pages. Sa diffusion ne se fait pas en kiosque, mais au travers d’un réseau partenaire de points de ventes répartis de Bordeaux à Toulouse et Montpellier. Jugée insuffisante mais avec une large marge de progression, la diffusion payée du magazine atteint de 700 à 1500 exemplaires. L’offre d’abonnement de 25 euros par an devrait passer à 30 euros dès 2013, et compte à ce jour 350 souscripteurs. Elle permet d’accéder à une lettre d’information diffusée 2 à 3 fois par semaine, et de recevoir 4 numéros du magazine par an, plus deux hors-séries.
Frédéric Dessort, AJT-MP
(*) Philippe Gagnebet a été photographe et journaliste une dizaine d’années au sein de “La Dépêche du Midi”, puis a participé à l’aventure de “Tout Toulouse”. Il a ensuite été pigiste pour le journal “Le Monde”, avant de contribuer à la communication des campagnes européennes et régionales d’Europe Ecologie. Il est également auteur dans le cadre des Editions Autrement.
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