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Radios locales : attention danger !

publié le lundi 18 mai 2020

« On est à 100% financés par la publicité. En mars, elle est descendue d’un étage que j’estime à 20% à 30%. En avril, si il en reste 20% à 30%, on sera content. En mai, on sera pratiquement à zéro ! ». Celui qui parle ainsi, début avril, c’est Jean-Eric Valli qui préside le groupement des Indés Radios, la régie publicitaire de 130 radios locales, qui rassemblent 8 millions d’auditeurs. Il préside aussi le groupe 1981 : Oui FM, Latina, Vibration, Swigg et d’autres. Si l’empereur des radios locales annonce la catastrophe, l’avenir des autres radios indépendantes ou associatives ne s’annonce pas tout rose.

La difficulté pour les radios locales est double : celles qui sont affiliées à une régie publicitaire nationale sont rémunérées au prorata de leur nombre d’auditeurs. Si la régie nationale ne gagne plus d’argent, il n’y aura plus d’argent pour ces radios. De plus, ces radios, qui bénéficient d’une manne nationale, complètent leur budget avec des publicités locales. Mais comme les commerces sont souvent fermés, que les manifestations et festivals sont annulés, les revenus publicitaires sont en berne. Certaines de ces radios comptent de nombreux salariés et l’état d’alerte est dans toutes les têtes.

Du côté des radios associatives, toutes fonctionnent grâce au Fonds de soutien à l’expression radiophonique, aux contrats aidés et au bénévolat. On y compte plus de bonne volonté que d’argent, même si elles ont droit à 20 % de publicités locales. Certaines radios associatives sont des médias quasiment de service public, dans des zones où la communication est compliquée. L’exemple de Pyrénées FM est exemplaire. L’ancienne petite Radio Montaillou a su tisser un lien de proximité avec ses auditeurs, devenant l’une des plus importantes radio associative de France. Son président, Jean Clergue, n’est pas inquiet : « La fidélité des auditeurs et des annonceurs est remarquable. Notre budget est parfaitement maîtrisé. Nous saurons traverser les difficultés ! »

Même tonalité pour Radio Totem, une station de radio généraliste régionale privée de catégorie B, uniquement financée par la publicité. Le siège social et les studios se situent à Luc-la-Primaube près de Rodez. La période est bien sûr compliquée et l’on a eu recours au chômage partiel. La rédaction fait de gros efforts pour informer les auditeurs de ses 12 départements et l’on profite de cette période pour réfléchir à la suite.

Face à la chute des revenus publicitaires, dix radios régionales privées en Occitanie, d’habitude concurrentes, ont décidé d’unir leur forces. À l’initiative de la radio 100 %, Grand Sud FM, Littoral FM, Radio Menergy, Radio Flash, Radio One, RDC, RTS, Radio Totem et Toulouse FM ont lancé une grande campagne de promotion à destination des auditeurs, des institutions publiques et du tissu économique.

La conclusion provisoire, en ces temps incertains pourrait être la suivante : « J’en appelle aux autorités pour soutenir les radios ! » et c’est signé Jean Eric Valli Président des Indés Radios.

René Girma

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