Dans un courrier adressé au comité de direction le 25 novembre 2012, signé de “BM” - très vraisemblablement Bernard Maffre - des “éléments de langage” ont été transmis afin de préparer de prochains échanges avec les salariés du groupe. Objectif : présenter le plan “FITNESS 2013” qui vise à enrayer l’érosion du chiffre d’affaires (-4,9 millions d’euros) et de la marge brute du groupe (-3,2 millions d’euros). “Désormais nous sommes structurellement proches de l’équilibre voire en perte, mais plus sûrement en situation de ne plus assurer notre développement ou d’organiser notre résistance face à la crise”, s’inquiète “BM”.
Dès lors, quatre “leviers d’actions” seront à annoncer par les directeurs pour engager le redressement :
“ Agir sur la masse salariale en travaillant sur les effectifs et sur les conditions d’emploi. La masse salariale, malgré sa maîtrise relative, a progressé de 5,4% rapportés au chiffre d’affaire : insoutenable
Supprimer une fois pour toute, les centres de pertes
Porter les efforts sur les optimisations de moyens pour baisser les frais fixes
Monter en exigence sur les jeunes pousses pour qu’elles constituent de réels relais de croissance“.
Ce vaste programme devrait être finalisé d’ici aux fêtes de fin d’année, et présenté en Comité d’entreprise courant janvier. “BM” prévoit en outre d’ouvrir des “négociations ciblées avec les organisations syndicales”.
La réponse de ces dernières s’est faite de manière tout aussi précise. Le 3 décembre, une intersyndicale (*) a réuni près de 150 salariés au siège de La Dépêche. “Vos délégués syndicaux ont affirmé leur volonté de ne rien négocier dans le cadre du plan cyniquement baptisé « Fitness » que tente à nouveau d’imposer la direction.”, expliquent-ils dans un communiqué. Pour mémoire, un plan baptisé “Grenelle” avait conduit, il y a trois ans, à la suppression de 230 emplois dont 50 postes de journalistes. “La direction a annoncé lors du CE du 27 novembre sa volonté de recommencer et si possible en pire. L’ensemble des délégués syndicaux a décrypté la volonté directoriale de faire peur à tous les salariés avant de passer à l’acte lors de négociations déjà programmées pour le début de l’année 2013. Vos délégués jugent ces nouveaux reculs indécents et injustifiés dans un groupe dont les comptes, quoi qu’en dise la direction, ne sont pas en déficit.“
L’intersyndicale, qui récuse le projet de la Direction, a décidé de ne pas rentrer en négociation en janvier, tant qu’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi ne sera pas mis en œuvre.
F. D., AJT-MP
(*) SNJ, SNJ-CGT, CGT, CFDT, CGC