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« Casser la marque élitiste du théâtre »

publié le mardi 5 juin 2018

Le bimestriel Le Brigadier, du nom du bâton qui sert à frapper les trois coups au théâtre, rend compte depuis six ans de l’actualité du spectacle vivant dans la région toulousaine. Interview de sa fondatrice et rédactrice en chef, Bénédicte Soula.

Après six ans d’existence et 30 numéros, quelle est la place du Brigadier dans les milieux du théâtre et du spectacle vivant ?

Bénédicte Soula : J’ai créé Le Brigadier avec pour priorité qu’il trouve sa place au sein de la palanquée des agendas culturels et publications gratuites. Six ans après, les lecteurs sont de plus en plus nombreux. Je reçois beaucoup de courriers d’abonnés qui me disent que le magazine est important pour eux. Il a acquis une certaine popularité. Il est devenu le magazine de référence des arts de la scène dans la région toulousaine. Pour une compagnie de théâtre ou de danse, passer dans Le Brigadier est une reconnaissance de son travail.

Comment est né Le Brigadier ?

Sur un coup de tête. Il n’y a pas eu d’étude de marché. Je suis partie de mes convictions et de ma passion. J’ai mis toute mon énergie et mes pauvres économies pour lancer ce bimestriel, en pensant que la qualité du magazine pourrait emporter le morceau.

Quelle est la ligne éditoriale ?

Je m’inspire de Brecht (« Elargir le cercle des initiés ») et de Vitez (« L’élitisme pour tous »). Nous panachons les caractéristiques d’un magazine grand public et celles d’un magazine spécialisé. Il s’agit de concilier le fond et la forme : soigner l’écriture sans négliger la mise en page. J’ai plutôt une prédilection pour un théâtre politique, qui pose des questions de société, mais le théâtre de divertissement a sa place dans Le Brigadier. Nous voulons casser la marque élitiste du théâtre. A celles et ceux qui écrivent dans le magazine, je ne donne pas une directive esthétique : écrivez vos papiers comme si vous étiez rédac chef ! Les préférences changent d’un rédacteur à un autre. Je cherche des plumes. Il faut que le lectorat sente que nous avons une connaissance du théâtre.

Un temps fort dans l’histoire du Brigadier ?

L’interview de Pipo Delbono à l’occasion de son spectacle au TNT, Dopo la Battaglia. J’adore ce metteur en scène.

Subissez-vous des pressions de la part des théâtres ?

L’ancienne codirectrice du TNT, Agathe Mélinand, nous a annulé un encart publicitaire parce qu’elle n’avait pas apprécié un de nos articles.

Pourquoi Le Brigadier n’a-t-il pas de site Internet ?

C’est l’un de nos objectifs. Ce sera plutôt un site-vitrine. On y trouvera en archives les anciens numéros, il y aura un espace abonnement… Mais Le Brigadier a une vie numérique au-delà du magazine papier. Notre page Facebook connaît une fréquentation exponentielle.

Le Brigadier assure aussi l’émission Audition libre sur Radio Présence. Quelle complémentarité avec le magazine ?

Audition libre est une émission hebdomadaire, tous les jeudis. Elle n’a donc pas la même temporalité que le magazine papier. Cela permet d’être plus réactif qu’un bimestriel. Nous préparons l’émission avec le rédacteur en chef adjoint, Mathieu Arnal. Il reçoit un invité et de mon côté je fais des critiques de spectacles. Les auditeurs de Radio Présence ne sont pas forcément des lecteurs du Brigadier, donc l’émission fait connaître le magazine.

Entretien réalisé par Bruno Vincens, pour l’AJT

Photo de Vincent Lacalmontie

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